Angoisse, Objet a, Analité, Obsession, 1963

Freud a désigné l'angoisse comme signal d'un danger. Lacan ajoute que ce sentiment de danger ce rapport au désir de l'Autre, et plus précisément au fait "que je ne sais pas quel objet petit(a) je suis pour ce désir". L'angoisse est d'autant plus prégnante que l'objet - parmi ses différentes occurrences - apparaît comme immédiatement détachable ou "cessible" (selon sa nature propre), soit l'objet anal, ce qui se confirme par l'importance toute particulière de l'angoisse dans la clinique de l'obsessionnel.


"Un objet choisi pour sa qualité d’être spécialement cessible, d’être originellement un objet lâché... Cet objet qu’il ne peut s’empêcher de retenir comme le bien qui le fait valoir, mais qui n’est aussi de lui que le déjet, la déjection, voilà les deux faces par où il détermine le sujet même comme compulsion et comme doute. C’est de cette oscillation même entre ces deux points extrêmes que dépend le passage, le passage momentané, possible, du sujet par ce point zéro, où c’est en fin de compte entièrement à la merci de l’autre - ici au sens duel, du petit autre - que se trouve le sujet...
Et cet objet est le principe qui me fait désirer, qui me fait désirant d’un manque, qui n’est pas un manque du sujet, mais un défaut fait à la jouissance qui se situe au niveau de l’Autre. Et c’est en cela que toute fonction du petit(a) ne se réfère qu’à cette béance centrale qui sépare au niveau sexuel le désir du lieu de la jouissance, qui nous condamne à cette nécessité qui veut que la jouissance ne soit pas « de nature » pour nous, promise au désir, que le désir ne peut faire que d’aller à sa rencontre, que pour la rencontrer le désir ne doit pas seulement comprendre mais franchir le fantasme même qui le soutient et le construit."
LACAN, S.X, 03/07/1963

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