Révélatrice était la première intuition de Freud (même si elle a pu faire sourire) concernant la relation entre angoisse et coïtus interruptus, car elle pointait une disjonction entre l'orgasme (souhaité en tous cas comme union simultanée de deux jouissances) et la fonction de l'instrument, qui justement se distingue en l'espèce par son retrait, sinon totalement sa mise hors service. Ainsi l'angoisse serait liée à la possible réduction du phallus au rang d'objet chu. Par ailleurs c'est à partir de la détumescence et du déclin de l'instrument devenant objet perdu que le sujet est introduit à la fonction de la castration.
"L’angoisse est promue par Freud dans sa fonction essentielle, là justement où l’accompagnement de la montée orgastique avec ce qu’on peut appeler « la mise en exercice de l’instrument », est justement disjointe. Le sujet peut en venir à l’éjaculation, mais c’est une éjaculation au dehors, et l’angoisse est justement provoquée par le fait qui est mis en valeur, par ceci que j’ai appelé tout à l’heure la mise hors de jeu de l’appareil, de l’instrument dans la jouissance. La subjectivité si vous voulez, est focalisée sur la chute du phallus. Cette chute du phallus, elle existe aussi bien dans l’orgasme accompli normalement, in situ. C’est justement là-dessus que mérite d’être retenue l’attention, pour mettre en valeur une des dimensions de la castration. Comment est vécue la copulation entre homme et femme ? C’est là ce qui permet à la fonction de la castration, à savoir au fait que le phallus est plus significatif dans le vécu humain par sa chute, par sa possibilité d’être objet chu, que par sa présence, c’est là ce qui désigne la possibilité de la place de la castration dans l’histoire du désir."LACAN, S.X, 06/03/1963
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