Il n'y a pas de sujet de la connaissance - en tout cas une science efficiente ne suppose rien de tel -, mais un sujet du désir dont la fonction est dite, par Lacan, "acosmique". Entendre que toute science prétendant rendre compte, "conaturellement", de son objet, ou toute épistémologie posant les conditions empirico-transcendantales d'une telle connaissance, suppose un objet réel X frappé d'impossible qui caractérise précisément l'objet du désir. Or celui-ci exerce une attraction telle qu'il vient recouvrir d'un "nuage de méconnaissance", pourrait-on dire, la relation épistémique - classique, ou "cosmique" - du sujet et de l'objet.
"Le noyau du désir inconscient et son rapport d'orientation, d'aimantation si l'on peut dire, est absolument central par rapport à tous les paradoxes de la méconnaissance humaine. Et est-ce que son premier fondement ne tient pas en ceci : que le désir humain est une fonction foncièrement « acosmique» ? Ce qui a fait tout le charme, toute la séduction longuement poursuivie de la logique classique, le véritable point d’intérêt de la logique formelle - j’entends celle d’ARISTOTE - c’est ce qu’elle suppose et ce qu’elle exclut et qui est vraiment son point-pivot, à savoir le point de l’impossible en tant qu’il est celui du désir."LACAN, S.IX, 13/06/1962
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