La "vraie" fonction imaginaire, structurante en tant qu'elle intervient au niveau du désir, est la relation d'objet qui est celle du fantasme fondamental, noté S <> a, où le sujet est séparé de l'objet. Mais elle est toujours dissimulée par la relation narcissique secondaire, la relation à l'image spéculaire i(a), à laquelle sont liés tous les mirages de la mé-connaissance et à laquelle le sujet reste illusoirement identifié. Mais quant aux effets de l'identification symbolique, celle au trait unaire, l'aliénation du sujet ne se compense structurellement que du fantasme, soit la relation à l'objet (a), comme résidu de l'Autre dans sa carence, elle-même, constitutive. On voit clairement, chez l'obsessionnel, comment la quête de l'objet dans son fantasme fondamental reste voilée, et retardée à ses dépends, derrière ses multiples (et vaines) tentative de détruire l'image spéculaire.
"La fonction de l'objet du fantasme, en tant qu'il est terme de la fonction du désir, cette fonction est cachée. Ce qu'il y a de plus efficient, de plus efficace dans la relation à l'objet telle que nous l'entendons dans le vocabulaire actuellement reçu de la psychanalyse, est marqué d'un voilement maximum. On peut dire que la structure libidinale, en tant qu'elle est marquée de la fonction narcissique, est ce qui pour nous recouvre et masque la relation à l'objet. C'est en tant que la relation narcissique, narcissique secondaire, la relation à l'image du corps comme telle, est liée par quelque chose de structural à cette relation à l'objet qui est celle du fantasme fondamental, qu'elle prend tout son poids... Il y a donc deux imaginaires, le vrai et le faux, et le faux ne se soutient que dans cette sorte de subsistance à laquelle restent attachés tous les mirages du « me-connaître »."LACAN, S.IX, 13/06/1962
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