Il n'y a pas de sujet de l'amour, seulement un sujet du désir. La "pathologique", au sens kantien, n'est impliqué que dans le premier, puisqu'on s'aime soi-même dans l'autre, tandis que le désir pointe sur ce qui manque dans l'Autre (et non pas simplement ce qui me manque) : c'est pourquoi l'hétérosexualité est possible, puisque d'un côté comme de l'autre, c'est le Phallus qui est visé, symbole de ce manque (dans le cas de l'homosexualité masculine, il y fait le support pénien.). Autrement dit je désire l'autre comme désirant.
"Au point de vue du désir, au niveau du désir, tout ce corps de l'autre, du moins aussi peu que je l'aime, ne vaut que, justement, par ce qui lui manque. Et c'est très précisément pour ça que j'allais dire que l'hétérosexualité est possible. Car il faut s'entendre : si c'est vrai - comme l'analyse nous l'enseigne - que c'est le fait que la femme soit effectivement, du point de vue pénien, castrée, qui fait peur à certains... ’homosexuel vous le dit lui-même, que ça lui fait quand même un effet, et très pénible, d’être devant ce pubis sans queue... Il n’est pas fou de penser que ce qui chez les êtres qui peuvent avoir un rapport normal, satisfaisant j’entends, de désir, avec le partenaire du sexe opposé, non seulement ça ne lui fait pas peur, mais c’est justement ça qui est intéressant, à savoir que ce n’est pas parce que le pénis n’est pas là, que le phallus n’y est pas. Je dirai même : au contraire !"LACAN, S.IX, 21/02/1962
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