Désir, Castration, Phallus, Père, 1961

 La castration est fondatrice du sujet du désir, en tant que celui-ci est manque, et en tant que ce manque est désigné par le phallus. Pourquoi ? Parce que le phallus est l'instrument même du désir élevé à la fonction de signifiant, et venant à ce titre à la place du possesseur dudit, soit le père mort, énonciateur de la loi.


"La castration et son problème sont identiques à ce que j’appellerai la constitution du sujet du désir comme tel : non pas du sujet du besoin, non pas du sujet frustré, mais du sujet du désir. Parce que la castration est identique à ce phénomène qui fait que l’objet de son manque, au  désir - puisque le désir est manque - est dans notre expérience identique à l’instrument même du désir : le phallus. Je dis bien que l’objet de son manque, au désir - quel qu’il soit, même sur un autre plan que le plan génital - pour être caractérisé comme objet du désir, et non pas de tel ou tel besoin frustré, il faut qu’il vienne à la même place symbolique que vient remplir l’instrument même du désir, le phallus, c’est-à-dire cet instrument, en tant qu’il est porté à la fonction de signifiant... Et pourquoi cet instrument est-il porté à la fonction du signifiant ? Justement pour remplir cette place dont je viens de parler : symbolique. Quelle est-elle cette place ? Eh bien, justement elle est la place du point mort occupé par le père en tant que déjà mort : je veux dire en tant que du seul fait qu’il est celui qui articule la loi, sa voix ne peut que défaillir derrière... La loi, pour tout dire, pour s’instaurer comme loi, nécessite comme antécédent la mort de celui qui la supporte."
LACAN, S.VIII, 10/05/1961

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