Le propre de l'hystérique est de maintenir son désir insatisfait "afin que l’Autre garde la clé de son mystère", Autre qu’elle cherche à compléter ou réparer à travers le drame de l’amour. C'est pourquoi dans la structure de son fantasme, l'objet a pour fonction de dissimuler sa propre castration imaginaire dans son rapport à l'Autre : a/-ϕ ◇ A. L'inverse chez l'obsessionnel, qui n'hésite pas à phalliciser l'Autre, outrageusement, pour mieux le rabaisser et attenter à son désir.
"Le dévouement de l’hystérique, sa passion de s’identifier avec tous les drames sentimentaux, d’être là, de soutenir en coulisse tout ce qui peut se passer de passionnant et qui n’est pourtant pas son affaire, c’est là qu’est le ressort, qu’est la ressource autour de quoi végète, prolifère tout son comportement. Si elle échange son désir toujours contre ce signe - ne voyez pas ailleurs la raison de ce qu’on appelle sa « mythomanie » - c’est qu’il y a autre chose qu’elle préfère à son désir : elle préfère que son désir soit insatisfait afin que l’Autre garde la clé de son mystère. (...) Ce que nous appelons dans l’obsession « agressivité » est présent toujours comme une agression précisément à cette forme d’apparition de l’Autre que j’ai appelée en d’autres temps « phallophanie » : l’Autre en tant justement qu’il peut se présenter comme phallus. Frapper le phallus dans l’Autre pour guérir la castration symbolique, le frapper sur le plan imaginaire, c’est la voie que choisit l’obsessionnel pour tenter d’abolir la difficulté que je désigne sous le nom de « parasitisme du signifiant dans le sujet », de restituer - pour lui - au désir sa primauté, mais au prix d’une dégradation de l’Autre qui le fait essentiellement fonction de quelque chose qui est l’élision imaginaire du phallus."LACAN, S.VIII, 19/04/1961
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