Contre-transfert, Demande, Compréhension, Inconscient, 1961

Le soi-disant contre-transfert n'est pas autre chose qu'une conséquence du transfert lui-même. Il n'est pas une "erreur" de l'analyste ou le résultat d'un moment d'"incompréhension", comme si la compréhension était un critère pertinent d'analyse, comme si elle ne se limitait pas à cautionner la demande consciente du sujet. Or justement la demande, en tant qu'originelle, loin d'être transparente, présente un au-delà et un en-deça inconscients au sujet qui se nomment respectivement la demande d'amour et le désir. Donc y répondre par quelque discours conscient relevant de la compréhension ne peut que se révéler inapproprié : si contre-transfert - ou plutôt résistance - il y a de la part de l'analyste, ce n'est nullement dans l'incompréhension mais dans la volonté de comprendre elle-même.

"En ce point, j’ai essayé de vous porter, en vous montrant ce qui résulte chez le sujet qui parle, du fait que ses besoins doivent passer par « les défilés de la demande », que de ce fait même, à ce point tout à fait originel, il résulte précisément ce quelque chose où se fonde ceci : que tout ce qui est « tendance naturelle » chez le sujet qui parle, a à se situer dans un au-delà et dans un en deçà de la demande. Dans un au-delà, c’est la demande d’amour. Dans un en deçà, c’est ce que nous appelons le désir, avec ce qui le caractérise comme condition, comme ce que nous appelons sa condition absolue dans la spécificité de l’objet qui le concerne : petit(a)..." LACAN, S.VIII, 15/03/1961

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