Pour la psychanalyse il n'y a pas de Souverain Bien vers lequel tendre, et l'analyste ne peut pas davantage promettre le bonheur à son patient ; il peut seulement lui faire don de son désir. Toutefois, chez les humains, bonheur et désir passent par la sexualité. Le désir fait fond sur l'absence de la Chose (le fameux Souverain Bien) dont l'acte sexuel évoque bien le surgissement puisque "dans cet acte, en un seul moment, quelque chose peut être atteint par quoi un être, pour un autre, est à la place vivante et morte à la fois de la Chose", si bien que pour l'homme l'acte sexuel peut assez facilement figurer l'accomplissement du bonheur. Mais en raison de la temporalité pour le moins aléatoire, évanescente de ladite chose sexuelle, il est clair que "ce que conquiert le sujet, dans l’analyse, ça n’est pas seulement cet accès, une fois même répété toujours ouvert, c’est - dans le transfert - quelque chose d’autre qui donne à tout ce qui vit sa forme. C’est sa propre loi, dont, si je puis dire, le sujet dépouille le scrutin." (S.VII, 22/06/1960)
"Ce que l’analyste a à donner - contrairement au partenaire de l’amour - c’est ce que la plus belle mariée du monde ne peut dépasser, c’est à savoir : ce qu’il a, et ce qu’il a c’est - comme l’analysé - rien d’autre que son désir, à ceci près que c’est un désir averti. Ceci comporte la question de ce que peut être un tel désir, et le désir de l’analyste nommément. Mais dès maintenant, nous pouvons tout de même dire ce qu’il ne peut pas être. Il ne peut pas désirer l’impossible." (S.VII, 22/06/1960)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire