"L’histoire des religions consiste essentiellement à chercher à dégager le commun dénominateur de la religiosité. Nous faisons une dimension de ce qu’on appelle l’Homme, de son lobe religieux, et alors nous constatons la diversité des manifestations religieuses, et nous sommes obligés de faire rentrer là-dedans des religions aussi différentes : qu’une religion de Bornéo, la religion confucéenne, taoïste, la religion chrétienne. Comme vous le savez, ceci ne va pas sans difficultés. Quoique, quand on se livre au domaine des typifications, il n’y a aucune raison qu’on n’aboutisse pas à quelque chose. On aboutit à des images, à une classification de l’imaginaire, c’est-à-dire très précisément ce qui distingue l’origine de la tradition monothéiste, ce qui est intégré aux commandements primordiaux en tant qu’ils sont des lois de la parole : "Tu ne feras pas de moi d’image taillée, mais tu ne feras, pour ne pas risquer d’en faire, pas d’image du tout"." (S.VII, 16/03/1960)
Religion, Vérité, Savoir, Parole, 1960
Prenons acte de ce que toute croyance religieuse, par définition, se présente comme vraie, et comporte un savoir. L'originalité de la position freudienne à cet égard, contrairement aux sciences comparées des religions qui s'emploient à dégager des constantes ou des types, essentiellement imaginaires, est précisément de discriminer ce qui dans la tradition - nommément judéo-chrétienne - pose les conditions d'émergence de la vérité dans la parole, et l'on sait que la dite tradition les pose à travers les Dix Commandements. - Une Parole qui exige d'être crue parce qu'elle ne repose sur rien d'autre (aucun référentiel, aucun imaginaire déjà-là) que sur sa pure énonciation.
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