Amour courtois, Sublimation, Désir, Privation, 1960

Ce qu'organise le code de l'Amour courtois, c'est à la fois une sublimation de l'amour, déréalisant son objet, et une transgression du désir, puisque celui-ci, voué à une perpétuelle insatisfaction, se voit indéfiniment prolongé.

"[L'Amour courtois] Ce que nous voyons ici en somme fonctionner à l’état pur, c’est ce qui, je crois, est du ressort de cette place qu’occupe la visée tendancielle dans la sublimation, c’est à savoir ce point central où ce que demande l’homme, ce qu’il ne peut faire que demander, c’est d’être privé à proprement parler de quelque chose de réel... À savoir ce qu’il s’agit de projeter comme tel, c’est à savoir une certaine transgression du désir... C'est à proprement parler une technique de la retenue, une technique de la suspension, de l'amor interruptus... C'est pour autant que le plaisir de désirer, c'est-à-dire en toute rigueur le plaisir d'éprouver un déplaisir, est soutenu, que nous pouvons parler de la valorisation sexuelle des états préliminaires de l'acte de l'amour." (S.VII, 10/02/1960)

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