Chose, Réalité, Cri, Silence

La Chose originelle ne peut nous apparaître que comme foncièrement étrangère et hostile, puisque pour premier contact avec la réalité nous devons faire avec son absence, manifestée par cri ; elle devrait être parole, vivante, mais la voilà muette, motus - réduite au mot.

"Mais pour aujourd’hui, je ne veux qu’insister sur quelque chose qui est que la Chose ne se présente à nous que pour autant qu’elle fait mot, comme on dit faire mouche, que la façon dont l’étranger et l’hostile apparaissent dans la première expérience de la réalité pour le sujet humain, que la façon dont il se présente dans le texte de Freud, j’y ai insisté, c’est le cri... Dans la langue allemande « das Wort » est à la fois « le mot » et « la parole ». Le mot « mot » dans la langue française, ne l’oubliez pas, a un poids et un sens particuliers. « Mot », c’est essentiellement : « Point de réponse, mot... » comme dit quelque part La Fontaine. « Mot » c’est ce qui se tait, « Mot » c’est justement à quoi aucun mot n’est prononcé... Ces choses sont des choses en tant que muettes. Et des choses muettes ça n’est pas tout à fait la même chose que des choses qui n’ont aucun rapport avec les paroles." (S.VII, 09/12/1959)

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