Autre, Langage, Système, Psychose

Il faut que le langage soit un système - et au niveau de la parole, un quadriparti -, un système "contenant" les mots qui ne doivent pas se répandre, pourrait-on dire, et il y a un terme particulier qui tient tout le système, et qui ne doit pas manquer - bien que cela arrive précisément dans la psychose. Il faut qu'une synchronie de tous les signifiants soit constituée - depuis l'origine du langage ! - pour que le jeu de l'interlocution y prenne place effectivement, et donc pour qu'Un (locuteur) puisse lui-même trouver sa place, à un moment donné, en tant qu'Autre de l'Autre. Le psychotique ne le permet pas, c'est l'Autre qui lui parle, directement, à l'oreille, sans aucune distance.

" C'est bien pour autant que quelque chose qui fait qu'il ne saurait y avoir de 2 sans 3, qui, sûrement, je le pense, doit comporter même le 4, la quadripartite, le Geviert, comme dit quelque part Heidegger, pour autant que quelque chose, qu'un terme est constitué, qui tient le système des mots, leur base, dans une certaine distance, une certaine dimension relationnelle, c'est pour autant que ce terme dont il s'agit peut être refusé, qu'il y a quelque chose qui manque et vers quoi tendra désespérément le véritable effort de suppléance, de la significantisation, que nous verrons se développer toute la psychologie du psychotique... Il y a là quelque chose qui contient les mots - qui les contient au sens où contenir veut dire retenir - où une articulation, une distance primitive est concevable, est possible et introduit la synchronie sur laquelle ensuite peut s'étager la dialectique dont il s'agit, la dialectique essentielle, celle où l'Autre peut se trouver comme Autre de l'Autre. Cet Autre de l’Autre qui n’est là que par sa place, peut trouver sa place même si nulle part nous ne pouvons le trouver dans le réel, même si tout ce que nous pouvons trouver dans le réel pour occuper cette place ne vaut que pour autant qu’il occupe cette place mais ne peut lui apporter aucune autre garantie que d’être cette place. " (S.VII, 09/12/1959)

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