Moi, Corps

Le MOI est d'abord une représentation de l'image du corps, intériorisée et anticipée à partir de la perception du corps de l'autre, donc assumée d'abord comme une forme vide dépourvue de toute "pensée", si ce n'est cette représentation imaginaire qui lui tient lieu de conscience de soi.

"Le Moi est un moment où c'est par la médiation de l'image de l'autre que se produit chez l'enfant l'assomption jubilatoire d'une maîtrise qu'il n'a pas encore obtenue. Or, cette maîtrise, le sujet se montre tout à fait capable de l'assumer à l'intérieur… Bien entendu, il ne peut le faire qu'à l'état de forme vide… Quand Freud parle de l'ego, il ne s'agit pas du tout de je ne sais quoi d'incisif, de déterminant, d'impératif, par où il se confondrait avec ce qu'on appelle dans la psychologie académique les instances supérieures. Freud souligne que ça doit avoir le plus grand rapport avec la surface du corps. Il ne s'agit pas de la surface sensible, sensorielle, impressionnée, mais de cette surface en tant qu'elle est réfléchie dans une forme… L'image de la forme de l'autre est assumée par le sujet. C'est, située en son intérieur, cette surface grâce à quoi s'introduit dans la psychologie humaine ce rapport à l'au-dehors de l'au-dedans par où le sujet se sait, se connaît comme corps. C'est d'ailleurs la seule différence véritablement fondamentale entre la psychologie humaine et la psychologie animale. L'homme se sait comme corps, alors qu'il n'y a après tout aucune raison qu'il se sache, puisqu'il est dedans. L'animal lui aussi est dedans, mais nous n'avons aucune raison de penser qu'il se le représente." (S.I, 05/05/1954)

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