Métaphore, Signifiant

Entre deux éléments de langage, la METAPHORE n'est pas de l'ordre de la comparaison mais plutôt de l'identification, non pas de la continuité mais de la similarité, mais cela ne veut pas dire que l'effet de signifié, qui semble prédominer dans la métaphore, ne dépende pas strictement de la structure signifiante, en l'occurrence de la positon du terme (dit métaphorique) dans la phrase. Dans la psychose et les phénomènes hallucinatoires ce sont bien les éléments de contiguïté qui dominent, sans points d'arrêt, par incapacité à produire des similarités et donc des significations. C'est encore vrai, à un degré moindre, dans les mécanismes de la névrose et autres phénomènes psychopathologiques ordinaires, où l'on constate un emballement métonymique du signifiant, soit toujours un certain rapport à l'Autre comme déficient.

"« Sa gerbe n’était point avare, ni haineuse. » – Victor Hugo. Voilà une métaphore. Où saisissons-nous que c’est une métaphore ? Ce n’est certainement pas une espèce de comparaison latente, ce n’est pas : • de même que la gerbe s’éparpillait volontiers entre les nécessiteux, • de même notre personnage n’était point avare, ni haineux. Effectivement, il n’y a pas du tout de comparaison, mais identification... Car rien, véritablement, dans l’usage du dictionnaire, ne peut un seul instant nous suggérer qu’une gerbe puisse être « avare », et encore moins « haineuse »... Cet usage, cette phase du symbolisme qui s’exprime dans la métaphore, dans une relation que nous appellerons « la similarité », cette similarité est manifestée uniquement par la position. En d’autres termes, que ce soit la gerbe qui soit sujet de ce « avare » et de ce « haineux », c’est par là que la gerbe est identifiée à BOOZ dans son manque d’avarice et sa générosité. La gerbe est littéralement identique au sujet, au personnage de BOOZ, dont il s’agit." (S.III, 02/05/1956)

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