Le sujet S va vers son avènement de sujet désirant selon le principe d'une division par rapport grand Autre A qui lui préexiste comme "trésor du signifiant". Ce S initial n'est rien d'autre que mythique au titre de ce qu'on pourrait nommer le "sujet de la jouissance". Il faut partir de cette jouissance d'un sujet hypothétique sans existence pour en déduire, dans un second puis dans un troisième temps, respectivement l'angoisse et le désir. Le (a) est ce réel qui choit de l'opération, ce qui par rapport au A décomplété (A barré) deviendra à l'occasion cet objet non reconnaissable venant pour occulter le manque et provoquer l'angoisse. Définir le (a) comme une sorte de "métaphore du sujet de la jouissance" serait approximatif, voire contradictoire, puisque par définition l'objet n'est en rien un signifiant, est même ce qui résiste radicalement à la fonction signifiante, en tant que déchet et reste de jouissance. Par ailleurs, il est le corrélatif essentiel pour le sujet désirant (sujet barré) advenu dans l'opération, il est la cause de son désir en tant que manquant, ce qui permet de comprendre l'interférence de l'angoisse avec le désir et sa fonction médiane entre le désir et la jouissance.
"La fin de mon discours, je pense, vous a suffisamment permis de reconnaître comment pourrait être - à ce niveau mythique, préalable à tout ce jeu de l'opération - être dénommé « le sujet », en tant que ce terme ait un sens, et justement pour des raisons sur lesquelles nous reviendrons, qu'on ne peut d'aucune façon l'isoler comme sujet, mais mythiquement nous l'appellerons aujourd'hui « sujet de la jouissance », car comme vous le savez - je l'ai écrit ici la dernière fois - les trois étages auxquels répondent les trois temps de cette opération sont respectivement: la jouissance, l'angoisse et le désir. C’est dans cet étagement que je vais aujourd’hui m’avancer pour montrer la fonction, non pas médiatrice mais médiane de l’angoisse, entre la jouissance et le désir... J’ai dit de l’angoisse en tant que terme intermédiaire entre la jouissance et le désir, en tant que, c’est franchie l’angoisse, fondé sur le temps de l’angoisse, que le désir se constitue."LACAN, S.X, 13/03/1963
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