Désir, Loi, Perversion, Névrose, 1963

"Le désir, c'est la loi" (celle qui aboutit à l'interdiction de l'inceste), cela vaut également pour le pervers, qui loin d'être livré à une jouissance sans limite s'applique à la mise en oeuvre d'une Loi fonctionnant comme mécanisme de défense, justement pour l'en détourner. Disons qu'il s'applique, presque vertueusement, à la jouissance de l'Autre, au nom d'une volonté universelle de jouir (ayant force de Loi) qui ne peut que faillir en pratique. Cela vaut bien entendu pour le névrosé qui convoque une telle loi du désir pour mieux l'expériencer, soit sur le mode de insatisfaction (hystérique) soit sur celui de impossibilité (obsessionnel).


"Le désir donc, c’est la Loi. Ce n’est pas seulement que, dans la doctrine analytique, avec son corps central de l’Œdipisme, il est clair que ce qui fait la substance de la Loi, c’est ce désir pour la mère, qu’inversement ce qui normative le désir lui-même, ce qui le situe comme désir, c’est la loi dite « interdiction de l’inceste »."
LACAN, S.X, 27/02/1963

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