Le mécanisme post-copulatoire de la détumescence, avec la disparition de la fonction qui s'en-suit, peut être rapproché de la fonction fondamentale de la coupure au niveau de la pulsion orale. Or si dans la pulsion orale le point d'angoisse se rapporte, au-delà de la fonction du nourrissage, au risque de tarissement du sein et donc à sa disparition, l'orgasme lui-même - en tant que summum de la satisfaction - devient ici l'analogue du point d'angoisse, voire une authentique expérience d'angoisse - avec cette particularité que "l’orgasme - de toutes les angoisses - est la seule qui réellement s’achève" dit Lacan.
"Et c'est ce qui nous permet de justifier ce que la clinique nous montre d'une façon très fréquente, à savoir la sorte d'équivalence fondamentale qu'il y a entre l'orgasme et au moins certaines formes de l'angoisse, la possibilité de la production d'un orgasme au sommet d'une situation angoissante, l'érotisation, nous dit-on de toute part, l'érotisation éventuelle d'une situation angoissante, recherchée comme telle... Si la fonction de l'orgasme peut atteindre cette éminence : - est-ce que ce n'est pas parce que, dans le fond de l'orgasme réalisé il y a quelque chose de ce que j'ai appelé la certitude liée à l'angoisse... – est-ce que ce n’est pas dans la mesure où l’orgasme c’est la réalisation même de ce que l’angoisse indique comme repérage, comme direction du lieu de la certitude, l’orgasme - de toutes les angoisses - est la seule qui réellement s’achève ?"LACAN, S.X, 08/05/1963
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