L'acting-out s'adresse à l'Autre, auquel le sujet montre quelque chose... d'autre. Dans le cas de la "jeune homosexuelle", Freud nous dit « Elle aurait voulu un enfant du père ». Et c'est bien ce foetus abandonné qu'elle devient - aux yeux de tous - en se jetant sur les rails : exhibant son désir ou ce qu'il en reste, sa cause même, l'objet (a) dans sa chute. L'acting-out s'offre à l'interprétation de l'Autre de façon beaucoup plus directe que le symptôme, il n'existe même que pour être interprété - comme une amorce de transfert sans analyse - là où le symptôme est autonome dans sa jouissance, bien qu'il ne puisse être interprété que sous transfert.
"Dans sa nature, le symptôme n’est pas, comme l’acting-out : appelant l’interprétation, car - on l’oublie trop - ce que nous découvrons dans le symptôme, ce que l’analyse y découvre, c’est : – que le symptôme - dans son essence - n’est pas appel, dis-je, à l’Autre, n’est pas ce qui montre à l’Autre, – que le symptôme dans sa nature est jouissance, ne l’oubliez pas, jouissance fourrée, sans doute, untergebliebene Befriedigung. Le symptôme n’a pas besoin de vous comme l’acting-out, il se suffit... À la différence du symptôme donc, l’acting-out, lui, eh bien c’est l’amorce du transfert, c’est le transfert sauvage. Ιl n’y a pas besoin d’analyse, vous vous en doutez, pour qu’il y ait transfert : – le transfert sans analyse, c’est l’acting-out, – l’acting-out sans analyse, c’est le transfert... Quand vous regardez les choses de près, la plupart du temps vous vous apercevez que le sujet sait fort bien que ce qu’il fait c’est pour s’offrir à votre interprétation dans l’acting-out. Seulement voilà, ça n’est pas le sens de ce que vous interpréterez, quel qu’il soit, qui compte, c’est le reste."LACAN, S.X, 23/01/1963
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