Sujet, Chose, Trait unaire, Objet, 1962

D'abord est la Chose, à laquelle le sujet ne peut que désirer revenir... Mais ce sera au terme d'un parcours dans lequel il aura à se supporter comme sujet du langage ("Là où c'était - la Chose - je dois advenir"), sujet aliéné, ce qui commence par l'emprunt à l'Autre d'un premier trait unaire. Le sujet nait de cette possibilité de compter 1 en plus, ce trait qui en même efface la Chose et absente le sujet de son propre calcul - soit l'inconscient même. Le désir et son objet, palliatif de la Chose, se créent dans la tension de ce rapport à l'Autre, dans l'en-deça du passage nécessaire par le signifiant : "L’objet du désir ne se constitue que dans le rapport à l’Autre, en tant que lui-même s’origine de la valeur du trait unaire. Nul privilège dans l’objet, sinon dans cette valeur absurde donnée à chaque trait d’être un privilège."


"L'apparition, à l'état nu, du sujet n'est rien que cela : que la possibilité d'un signifiant de plus, d'un 1 en plus, grâce à quoi il constate lui-même qu'il y en a l qui manque... Bien sûr, le sujet lui-même au dernier terme est destiné à la Chose, mais sa loi, son fatum plus exactement, est ce chemin, qu'il ne peut décrire que par le passage par l'Autre, en tant que l'Autre est marqué du signifiant... Ainsi donc ce que nous voyons c’est que le sujet pour trouver la Chose, s’engage d’abord dans la direction opposée : qu’il n’y a pas moyen d’articuler ces premiers pas du sujet, sinon par un rien qu’il il est important de vous faire sentir dans cette dimension même, à la fois métaphorique et métonymique du premier jeu signifiant."
LACAN, S.IX, 28/03/1962

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