Angoisse, Phobie, Désir, Phallus, 1961

La phobie est bien faite pour illustrer que "l'angoisse est le mode radical sous lequel est maintenu le rapport au désir" dit Lacan. Mais avec la phobie il ne s'agit pas non plus de l'angoisse comme telle, car si l'objet y est bien le signe d'un désir maintenu, quoique refoulé, c'est de tenir la place de Ф, le phallus symbolique, qui pourra se décliner (dans l'exemple du petit Hans) sous la figure du père, en tant que cette fonction s'y montre justement défaillante. Donc si l'objet phobique se fait sans conteste angoissant, il reste, malgré tout, un substitut à l'angoisse pure où le désir se montrerait sans fard, sans objet, insoutenable.


"Donc la phobie c’est bien ceci : le soutien, le maintien, du rapport au désir dans l’angoisse, mais avec quelque chose de supplémentaire, de plus précis. Ce n’est pas le rapport d’angoisse tout seul. C’est que la place de cet objet, en tant qu’il est visé par l’angoisse, est tenue par ce que je vous ai expliqué - longuement, à propos du petit Hans - être la fonction de l’objet phobique, à savoir Ф , grand phi, le  phallus symbolique en tant qu’il est  le joker dans les cartes, à savoir qu’il s’agit bien dans l’objet phobique du phallus, mais c’est un  phallus qui prendra la valeur de tous les signifiants, celle du père à l’occasion... C’est bien entendu que déjà dans l’objet de la phobie il y a cette possibilité infinie de tenir une certaine fonction  manquante, déficiente, qui est justement ce devant quoi le sujet va succomber si ne surgissait pas à cette place l’angoisse."
LACAN, S.VIII, 14/06/1961

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