Comment caractériser la science de l'analyste sinon, dans le sillage de Socrate, comme une science de l'amour ? Puisqu'il est supposé à l'analyste un savoir, certes paradoxal, de l'intimité de l'autre. Puisque le transfert lui-même consiste en un sentiment amoureux, dévoilé dans toute son ambivalence. Mais ce que découvre l'analysant, par-delà l'amour de transfert, ce n'est pas un quelconque bien ni un quelconque objet, mais proprement ce qui lui manque, soit la réalité de son propre désir.
"S’il [l'analysant] part à la recherche de ce qu’il a et qu’il ne connaît pas, ce qu’il va trouver c’est ce dont il manque... Nous savons donc bien que c’est comme ce dont il manque que s’articule ce qu’il trouve dans l’analyse, à savoir son désir, et le désir n’étant donc pas un bien en aucun sens du terme... C’est dans ce temps, dans cette éclosion de l’amour de transfert, ce temps défini au double sens : chronologique et topologique, que doit se lire cette inversion, si l’on peut dire, de la position qui de la recherche d’un bien fait à proprement parler la réalisation du désir. Vous entendez bien que ce discours suppose que « réalisation du désir » n’est justement pas « possession d’un objet », il s’agit d’émergence à la réalité du désir comme tel." LACAN, S.VIII, 14/12/1960
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