Phallus, Etre

Si le sujet ne peut pas à la fois et dans le même temps être et avoir le PHALLUS, c'est parce que le sujet est d'abord un être de parole, et parce que le phallus est avant tout un signifiant. Pour cette double raison, "être le phallus" pour un sujet parlant, c'est aussi bien l'être que ne pas l'être, puisque cette désignation demeure symbolique, il n'y a pas de référent du phallus dans le monde de l'être. Ou alors, ce n'est plus de l'être qu'il s'agit, mais de l'avoir ! Or le plan de l'avoir est celui de l'échange concret, intersubjectif et social, qu'autorise la castration. Celle-ci, comme solution de la contradiction, implique un renoncement spécifique : pour le garçon, il s'agit d'accepter de "n'être pas sans l'avoir", le phallus, tandis que pour la fille il s'agit d'accepter de l'"l'être sans l'avoir".

"Si le phallus a un rapport à l’être du sujet : – ce n’est pas avec l’être du sujet pur et simple, – ce n’est pas par rapport à ce sujet prétendu sujet-de-la-connaissance, support noétique de tous les objets, – c’est avec un sujet parlant, avec un sujet en tant qu’il assume son identité et comme tel, je dirais, - c’est pour cela que le phallus joue sa fonction essentiellement signifiante - que le sujet à la fois l’est et ne l’est pas... Il est et il n’est pas le phallus : – il l’est parce que c’est le signifiant sous lequel le langage le désigne, – et il ne l’est pas pour autant que le langage, et justement la loi du langage, sur un autre plan le lui dérobe... En fait les choses ne se passent pas là sur le même plan. Si la loi le lui dérobe, c’est précisément pour arranger les choses, c’est qu’un certain choix, à ce moment-là, est fait. La loi en fin de compte apporte dans la situation une définition, une répartition, un changement de plan. La loi lui rappelle qu’il l’a ou qu’il ne l’a pas." (S.VI, 11/02/1959)

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