"II est tout à fait frappant de voir qu'au moment où Freud fait la théorie de l'évolution instinctuelle telle qu'elle se dégage des premières expériences analytiques, il nous l'indique comme étant saisie par la voie d'une recherche de l'objet perdu. Cet objet correspond à un certain stade avancé de la maturation des instincts, c'est l'objet retrouvé du premier sevrage, l'objet précisément qui a été d'abord le point d'attache des premières satisfactions de l'enfant, c'est un objet retrouvé. Il est bien clair que la discordance instaurée par le seul fait que ce terme de la répétition - ce terme d'une nostalgie qui lie le sujet à l'objet perdu et à travers laquelle s'exerce tout l'effort de la recherche et qui marque la retrouvaille du signe d'une répétition impossible puisque précisément ce n'est pas le même objet, ça ne saurait l'être." (S.IV, 21/11/1956)
Objet, Répétition
Toute relation d'OBJET prend le chemin d'une répétition teintée d'une certaine nostalgie, tant il est vrai que l'objet premier de satisfaction, perdu comme tel, devient le prétexte d'une quête qui ne saurait ni retrouver son objet (à l'identique) ni, pour cette raison même, prendre fin. (Notons que ce retour impossible vers l'origine, à l'aune de la répétition comme telle, introduite en philosophie par Kierkegaard, est le contraire de la réminiscence de type platonicienne censée reconduire à l'identique.) Dans cette distorsion se retrouve toute la béance établie par Freud entre le principe de plaisir et le principe de réalité, car en dépit de leur implication réciproque - le second veillant à l'échec du premier tout en le perpétuant indéfiniment - nous avons bien affaire à deux logiques foncièrement opposées : en effet la satisfaction du plaisir se réalise sous une forme toujours plus ou moins hallucinée (réapparition de l'objet perdu) contraire à la réalité (cet objet ne réapparait jamais).
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