Langage, Sujet

Le LANGAGE existe et fonctionne indépendamment de nous autres sujets, qui pourtant avons à nous y inscrire, voire à nous y révéler comme tels par la parole, autrement dit par les coupures temporelles signifiantes que nous pouvons imposer à la machine (laquelle a tout son temps mais ne connait pas, comme nous, la hâte, soit l'anticipation de la mort)... comme pour déjouer le message que nous sommes déjà, écrit par d'autres, dès avant notre naissance en tant que simples atomes du discours universel.

"Le monde des signes fonctionne, et il n'a aucune espèce de signification. Ce qui lui donne sa signification est le moment où nous arrêtons la machine. Ce sont les coupures temporelles que nous y faisons... Voilà où s'arrête la puissance qui nous est révélée par l'originalité des machines que nous avons en mains. Il y a une troisième dimension du temps qui incontestablement ne leur appartient pas, et que j'essaie de vous imager par cet élément qui n'est ni le retard, ni l'avance, mais la hâte, liaison propre de l'être humain au temps, au chariot du temps, qui est là, à le talonner par derrière. C'est là que se situe la parole, et que ne se situe pas le langage, qui, lui, a tout le temps. C'est pour ça, d'ailleurs qu'on n'arrive à rien avec le langage." (S.II, 15/06/1955)

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