Ignorance, Analyste

Si l'IGNORANCE revêt une dimension essentielle dans l'analyse, c'est en tant qu'elle s'avère formatrice du côté du patient (s'il peut entendre à quel point il parle sans savoir), mais aussi parce que la position de l'analyste, de son côté, est d'assumer une ignorance a priori ou formelle (ignorantia docta) qui lui permette d'entendre (et non de comprendre), de guider le patient, et surtout pas de revendiquer un savoir établi (ignorantia docens) d'ordre "psychologique" par exemple.

"La position de l'analyste doit être celle d'une ignorantia docta, ce qui ne veut pas dire savante, mais formelle, et qui peut être, pour le sujet, formante. La tentation est grande, parce qu'elle est dans l'air du temps, de ce temps de la haine, de transformer l’ignorantia docta en ce que j'ai appelé, ce n'est pas d'hier, une ignorantia docens. Que le psychanalyste croie savoir quelque chose, en psychologie par exemple, et c'est déjà le commencement de sa perte, pour la bonne raison qu'en psychologie personne ne sait grand-chose, si ce n'est que la psychologie est elle-même une erreur de perspective sur l'être humain." (S.I, 07/07/1954)

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