Désir, Névrose

Le DESIR, chez le névrosé, cherche à se soutenir devant le désir de l'Autre, mais ce n'est pas tant le désir qui est affirmé (plutôt est-il empêché, défendu) que le sujet lui-même, soit en se mettant en avant chez l'hystérique pour faire échouer le désir, soit en s'absentant de la scène chez l'obsessionnel, affairé à entreprendre tout sauf les conditions de son vrai désir.

"Qu’est-ce que nous voyons poindre dans cette position névrotique ? C’est au moins ceci : l’appel au secours du sujet pour soutenir son désir, pour le soutenir, en présence et en face du désir de l’Autre, pour se constituer comme désirant... De sorte que se constituant comme désirant, il ne s’aperçoit pas que dans la constitution de son désir il se défend contre quelque chose, que son désir même est une défense et ne peut pas être autre chose... Car il ne s’agit pas d’autre chose que de symboliser sa situation, à savoir de maintenir en acte quelque chose où il puisse se reconnaître comme sujet, se satisfaire comme sujet, tout étonné qu’il est finalement de voir que ce sujet qui se soutient, il se trouve en proie à toutes sortes d’attitudes contorsionnées et paradoxales qui le désignent à lui-même, dès qu’il peut avoir la moindre vue réfléchie sur sa propre situation, comme un névrosé en proie à des symptômes." (S.VI, 10/06/1959)

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