Désir, Jouissance

Le DESIR, comme jouissance au désir, et non simple rapport à l'objet, est une spécificité humaine qui explique sa dimension de perversion, dans son fond toujours masochiste justement comme sujétion au désir ; et même si le sadisme ou la scoptophilie en sont les manifestations les plus exemplaires, le sujet jouit bien d'une sorte de passivité fascinée devant l'objet (se voir être vu, par ex.).

"Le rapport scoptophilique, en tant qu'il conjugue exhibition et voyeurisme, est toujours ambigu - le sujet se voit être vu, on voit le sujet comme vu, mais, bien entendu, on ne le voit pas purement et simplement, mais dans la jouissance, dans cette espèce d'irradiation ou de phosphorescence qui se dégage du fait que le sujet se trouve dans une position venue d'on ne sait quelle béance primitive, en quelque sorte extraite de son rapport d'implication à l'objet, et de là il se saisit fondamentalement lui-même comme patient dans cette relation. D'où procède le fait que ce que nous trouvons au fond de l'exploration analytique du désir, c'est le masochisme - le sujet se saisit comme souffrant, il saisit son existence d'être vivant comme souffrant, c'est-à-dire comme étant sujet du désir... Le sujet ne satisfait pas simplement un désir, il jouit de désirer, et c'est une dimension essentielle de sa jouissance." (S.V, 26/03/1958)

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