Désir, Aliénation

Le DESIR est aliéné à la parole de l'Autre, dès la petite enfance, tout à fait inconsciemment puisque les pensées de l'enfant se forment dans celles que les adultes expriment ; et cette aliénation symbolique en croise une autre, imaginaire et tout aussi inconsciente, au niveau de la constitution de l'image du moi.

"Le désir est obligé au truchement de la parole, et il est manifeste que cette parole n'a son statut, ne s'installe, ne se développe de sa nature, que dans l'Autre comme lieu de la parole. Or, il est clair qu'il n'y a aucune raison pour que le sujet s'en aperçoive. Je veux dire que la distinction entre l'Autre et lui-même est la plus difficile des distinctions à faire à l'origine... Sur le plan imaginaire d'autre part, entre le sujet et l'autre, il n'y a au départ qu'une faible lisière, une lisière ambiguë en ce sens qu'elle se franchit... Ces deux modes d'ambiguïté, ces deux limites, l'une qui se situe sur le plan imaginaire, l'autre appartenant à l'ordre symbolique par quoi le désir se fonde dans la parole de l'Autre, ces deux modes de franchissement qui font que le sujet s'aliène, ne se confondent pas. C'est au contraire leur discordance qui ouvre au sujet, comme l'expérience le montre, une première possibilité de se distinguer comme tel. (S.V, 30/04/1958)

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