Vérité, Erreur

Dans le discours commun, l'erreur surgit logiquement de la contradiction, et c'est de parvenir à un discours levant - dialectiquement - toute contradiction, jusqu'au savoir absolu, que s'emploie idéalement (illusoirement) tel système philosophique. Mais dans la conception freudienne, c'est le discours commun qui se meut ordinairement dans l'erreur, ou dans la méconnaissance, et au contraire c'est la VERITE qui fait irruption au détour de paroles qui ont toutes les caractéristiques de la méprise ou de l'insignifiance, nullement celles de la contradiction. Et donc ce n'est pas la voie de la psychanalyse de placer le sujet devant ses contradictions dans le but de parfaire son éducation, encore moins pour le faire accéder au savoir absolu !

"Dans l'analyse, la vérité surgit par ce qui est le représentant le plus manifeste de la méprise – le lapsus, l'action qu'on appelle improprement manquée. Nos actes manques sont des actes qui réussissent, nos paroles qui achoppent sont des paroles qui avouent. Ils, elles, révèlent une vérité de derrière. A l'intérieur de ce qu'on appelle associations libres, images du rêve, symptômes, se manifeste une parole qui apporte la vérité. Si la découverte de Freud a un sens, c'est celui-là – la vérité rattrape l'erreur au collet dans la méprise." (S.I, 30/06/1954)

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