"En effet, à partir de la situation mythique, une action s'organise, et s'établit la relation de la jouissance et du travail. Une loi s'impose à l'esclave, qui est de satisfaire le désir et la jouissance de l'autre. Il ne suffit pas qu'il demande grâce, il faut qu'il aille au boulot. Et quand on va au boulot, il y a des règles, des heures – nous entrons dans le domaine du symbolique. Si vous y regardez de près, ce domaine du symbolique n'est pas dans un simple rapport de succession avec le domaine imaginaire dont le pivot est la relation intersubjective mortelle. Nous ne passons pas de l'un à l'autre par un saut qui irait de l'antérieur au postérieur, à la suite du pacte et du symbole. En fait, le mythe lui-même n'est concevable que cerné déjà par le registre du symbolique, pour la raison que j'ai soulignée tout à l'heure – la situation ne peut être fondée dans je ne sais quelle panique biologique à l'approche de la mort." (S.I, 09/06/1954)
Symbolique, Mort
La dialectique du maître et de l'esclave se déroule essentiellement sous l'égide du SYMBOLIQUE, car elle comprend un but (la domination par le prestige), un enjeu (le risque de mourir, pour le maître, le risque de la servitude pour l'esclave), et surtout une règle du jeu (le vaincu devra travailler pour le maître, sans obtenir pour autant sa reconnaissance, sauf dans le travail lui-même au-delà du maître) acceptée depuis le début par les deux parties. C'est-à-dire que la confrontation duelle originelle, sous le signe apparent de l'imaginaire (le sentiment de puissance ou d'orgueil d'un côté, le sentiment de faiblesse et de peur de l'autre, et un rapport fantasmé à la mort), n'a aucune consistance autre que mythique et donc déjà symbolique, car cette lutte ne tombe pas de nulle part, elle était attendue, rendue inévitable par les lois de la communauté.
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