Résistance, Interprétation

La RESISTANCE n'est pas, au cours de l'analyse, un phénomène ou une force contraire que l'on pourrait isoler en dehors du processus d'interprétation mené par le sujet. Il n'y a pas de résistance du côté du sujet qu'il faudrait "éliminer", consciente ou inconsciente (comme si le désir ne "voulait" pas s'avouer, comme sexuel), il y a plutôt aux différentes étapes de l'analyse une inertie due à l'insistance des symptômes et donc une difficulté pour le sujet à nommer son désir, à le faire exister dans la parole. Autrement dit la résistance, n'est rien que le stade actuel d'une interprétation du sujet. La résistance, au sens négatif où on l'entend habituellement, elle vient plutôt de l'analyste lorsqu'il prétend détenir la vérité et de ce fait empêche son dévoilement, lorsqu'il vient forcer l'interprétation.

"Il n'y a qu'une seule résistance, c'est la résistance de l'analyste. L'ana­lyste résiste quand il ne comprend pas à quoi il a affaire. Il ne comprend pas à quoi il a affaire quand il croit qu'interpréter, c'est montrer au sujet que ce qu'il désire, c'est tel objet sexuel. Il se trompe. Ce qu'il s'imagine ici être objectif n'est qu'une pure et simple abstraction. C'est lui qui est en état d'inertie et de résistance. Il s'agit au contraire d'apprendre au sujet à nommer, à articuler, à faire passer à l'existence, ce désir qui, littéralement, est en deçà de l'existence, et pour cela insiste." (S.II., 19/05/1955)

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