Phallus, Manque

Le PHALLUS est cette part sacrifiée de la vie devenue, par-là même, universellement signifiante, mais aussi, corollairement, il est ce signifiant manquant chez tout Autre parlant qui ne saurait s'en prévaloir ni jamais s'en compléter.

"Il n’y a pas - vous ai-je dit - d’Autre de l’Autre... Ce signifiant, dont l’Autre ne dispose pas, si nous pouvons en parler, c’est bien tout de même qu’il est, bien entendu, quelque part... C’est le même que vous faites entrer dans le jeu en tant que vous, pauvres bêtas, depuis que vous êtes nés, vous êtes pris dans cette sacrée affaire de logos. C’est à savoir la part de vous qui là-dedans est sacrifiée et sacrifiée non pas purement et simplement, physiquement comme on dit, réellement, mais symboliquement, et qui n’est pas rien, cette part de vous qui a pris fonction signifiante. Et c’est pour cela qu’il y en a une seule, et il n’y en a pas trente six, c’est très exactement cette fonction énigmatique que nous appelons le phallus, qui est ici ce quelque chose de l’organisme de la vie, de cette "poussée vitale" dont vous savez que je ne trouve pas qu’il faille user à tort et à travers, mais qui une fois bien cernée, symbolisée, mise là où elle est, et surtout là où elle sert, là où effectivement dans l’inconscient elle est prise, prend son sens. Le phallus, la turgescence vitale, ce quelque chose d’énigmatique, d’universel, plus mâle que femelle, et pourtant dont la femelle elle-même peut devenir le symbole, voilà ce dont il s’agit, et ce qui parce que dans l’Autre il est indisponible, ce qui - bien que ce soit cette vie même que le sujet fait signifiante - ne vient nulle part garantir la signification du discours de l’Autre. Autrement dit, toute sacrifiée qu’elle soit, cette vie ne lui est pas, par l’Autre, rendue." (S.VI, 08/04/1959)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire