Phallus, Femme

Comment expliquer que chez la femme, et pas seulement chez l'homme, le PHALLUS soit au centre de la dialectique du désir, et ce depuis le complexe d'Oedipe, plus précisément depuis ce moment identifié comme "phase phallique" par Freud ? "La fille comme le garçon désire d'abord la mère. Il n'y a qu'une seule façon de désirer. La fille se croit d'abord pourvue d'un phallus, comme elle croit aussi sa mère pourvue d'un phallus" note Lacan (S.V., 12/03/1958). Le point d'appui physiologique (non négligeable) de cette pulsion et de ce fantasme phallique chez la fille n'est autre que l'organe clitoridien, mais au final c'est bien la déception qui l'oriente vers une autre stratégie, posséder le phallus en convoitant l'organe viril du père (ou tout autre personnage). Grâce à quoi nous entrons dans la phase normative du complexe d'Oedipe proprement dit, puisqu'il va falloir s'identifier à une femme pour y prétendre, affronter l'interdiction, et surtout mesurer la dimension éminemment symbolique de l'objet.

"C'est dans la déception que Freud voit le ressort de l'entrée de la petite fille dans sa position féminine. La sortie de sa phase phallique est engendrée par cette déception, détour fondé pourtant à ses yeux dans un mécanisme naturel, et c'est à ce moment, nous dit-il, que le complexe d'Œdipe joue le rôle normatif qu'il doit jouer, mais il le joue chez la petite fille à l'inverse de chez le garçon. Le complexe d'Œdipe lui donne l'accès à ce pénis qui lui manque, par l'intermédiaire de l'appréhension du pénis du mâle, soit qu'elle le découvre chez quelque compagnon, soit qu'elle le situe, ou le découvre également, chez le père." (S.V., 12/03/ 1958)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire