Perversion, Fantasme

Le fantasme PERVERS expose le désir du sujet de façon quelque peu obscène en organisant son spectacle, spécialement quand il met en scène la pulsion scoptophilique (voyeurisme / exhibitionnisme), car le sujet s'y réduit selon Lacan à l'"artifice de la fente" (c'est "l'aperçu dans l'inaperçu ...ce que nous pouvons appeler la fente du désir"). Fente présente au niveau même du dispositif (rideau, vêtement flottant, végétation, etc.) qui certes permet de voir sans être vu, ou de s'exhiber sans en avoir l'air, mais tout en supposant que l'objet vu puisse savoir qu'il est vu et que le voyeur puisse s'imaginer être vu entrain de voir... Le sujet pénètre, par cette fente, dans le désir de l'autre d'une part pour exiger qu'il se conforme à son propre désir, donc pour le posséder comme objet, mais en même temps inconsciemment il vise à capturer le désir de l'autre comme tel et tente ainsi de combler la faille de son propre désir.

"Est-ce que vous ne voyez pas qu’ici, dans les deux cas [voyeurisme, exhibitionnisme], le sujet se réduit lui-même à l’artifice de la fente comme tel ?... Cette fente, c’est la fente symbolique d’un mystère plus profond qui est celui qu’il s’agit d’élucider, à savoir sa place à un certain niveau de l’inconscient, qui nous permet de situer le pervers dans un certain rapport avec la structure du désir. Car c’est le désir de l’autre comme tel, reproduisant la structure du sien, qu’il vise. La solution perverse à ce problème de la situation du sujet dans le fantasme est justement celle-ci, c’est de viser le désir de l’autre et de croire y voir un objet." (S.VI, 03/06/1959)

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