Parole, Vérité

Toute PAROLE introduit dans le réel la dimension de la vérité, y compris dans le cas du mensonge qui suppose une vérité dissimulée (d'autant plus complexe que le mensonge est énorme !). L'erreur même se présente comme vraie, au moment où elle est commise, et d'ailleurs il n'y a pas d'autre façon de transmettre la vérité que sous forme d'erreurs successives.

"Saint Augustin argumente – la parole peut être trompeuse. Or, de soi seul, le signe ne peut se présenter et se soutenir que dans la dimension de la vérité. Car, pour être trompeuse, la parole s'affirme comme vraie. Cela pour celui qui écoute. Pour celui qui dit, la tromperie même exige d'abord l'appui de la vérité qu'il s'agit de dissimuler, et à mesure qu'elle se développe, elle suppose un véritable approfondissement de la vérité à quoi, si l'on peut dire, elle répond. En effet, à mesure que le mensonge s'organise, pousse ses tentacules, il lui faut le contrôle corrélatif de la vérité qu'il rencontre à tous les tournants du chemin et qu'il doit éviter. La tradition moraliste le dit – il faut avoir bonne mémoire quand on a menti. Il faut savoir bougrement de choses pour arriver à soutenir un mensonge." (S.I, 30/06/1954)

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