"Si l'obsédé se mortifie, c'est parce que, plus qu'un autre névrosé, il s'attache à son moi, qui porte en soi la dépossession et la mort imaginaire. Et pourquoi ? Le fait est évident - l'obsédé est toujours un autre. Quoi qu'il vous raconte, quelques sentiments qu'il vous apporte, c'est toujours ceux d'un autre que lui-même... Si l'obsédé vous dit qu'il ne tient pas à quelque chose ou à quelqu'un, vous pouvez penser que ça lui tient à cœur. Là où il s'exprime avec la plus grande froideur, c'est là où ses intérêts sont engagés au maximum." (S.II, 08/06/1955)
Obsession, Moi
L'OBSESSIONNEL est avant tout obsédé par son propre moi, un moi qu'il porte pourtant comme un cadavre sur son dos et qui le dépossède de son désir puisque c'est toujours d'un autre imaginaire qu'il s'agit. Son agressivité fondamentale vise à détruire cet autre en miroir et plus généralement tout ce qui pourrait incarner le désir. L'analyste ne doit pas chercher à renforcer ce moi (fût-ce en l'amenant à une illusoire "reconnaissance" de soi sous ces multiples autres), car c'est seulement devant un Autre absolu, au-delà de toute relation duelle, que le sujet peut seulement articuler une parole pour tenter de réintégrer "la décomposition paranoïde de ses pulsions" - d'autant plus que ce n'est pas pour son propre compte qu'il se mortifie, mais pour éviter la colère de son Maître (cet Autre faux qu'est le Surmoi) face à ce qui serait l'objet de jouissance.
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