Objet a, Coupure

L'OBJET a, quelles que soient ses manifestations, se présente toujours sous la forme générale de la coupure, pendant au niveau de l'être de la coupure ou de l'intervalle dans laquelle le sujet se situe au niveau du signifiant : ainsi l'objet oral ou anal n'existe que sous la forme de la séparation ; l'objet phallique existe comme ce qui peut subir l'amputation, justifiant sa survivance en tant que marque et surtout symbole ; enfin l'objet du délire (selon Freud), c'est-à-dire la voix ramenée à un pur objet de fascination, sous sa forme la plus tranchante, existe comme articulation pure (phrases interrompues, bousculées, condamnant la signification comme chez Schreber).

"Je vous l’ai dit, c’est comme coupure et comme intervalle que le sujet se rencontre au point terme de son interrogation. C’est aussi bien essentiellement comme forme de coupure que le (a), dans toute sa généralité, nous montre sa forme... Il y en a trois espèces repérées dans l’expérience analytique, identifiées bel et bien jusqu’à présent comme telles... La première espèce est celle que nous appelons habituellement, à tort ou à raison, l’objet prégénital. La deuxième espèce est cette sorte d’objet qui est intéressé dans ce qu’on appelle le complexe de castration, et vous savez que sous sa forme la plus générale, c’est le phallus. La troisième espèce d’objet remplissant exactement la même fonction par rapport au sujet à son point de défaillance, de fading, cela n’est rien d’autre et ni plus ni moins que ce qu’on appelle communément le délire et très précisément, ce pourquoi Freud, depuis presque le début de ses premières appréhensions, a pu écrire : "Ils aiment leur délire comme soi-même"". (S.VI, 20/05/1959)

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