Homme, Animal

Contrairement à l'animal capable de se perfectionner de façon homogène et continue, en s'adaptant à son environnement, et dans les limites des préformations de l'instinct, l'HOMME avance plutôt par sauts et par saccades - parfois reculades - en raison du caractère foncièrement discordant et inadapté de ses conduites, comme si son désir le portait à revenir obstinément sur ses erreurs et ses échecs plutôt qu'à tenir le cap d'un perfectionnement prédéfini - trop défini. Du reste, ces conduites découlent d'injonctions sociales et symboliques qui viennent se superposer aux conditions naturelles, qui restent celles de l'animal, sans aucune continuité évidente entre les deux types de détermination.

"L'apprentissage animal présente ainsi les caractères d'un perfectionnement organisé et fini. Quelle différence avec ce qui nous est découvert par les mêmes recherches - qu'on croit - sur l'apprentissage chez l'homme ! Elles mettent en évidence la fonction du désir d'y revenir, le privilège des tâches inachevées... Chez l'homme, c'est la mauvaise forme qui est prévalente. C'est dans la mesure où une tâche est inachevée que le sujet y revient. C'est dans la mesure où un échec a été cuisant que le sujet s'en souvient mieux." (S.II, 19/01/1955)

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