"Il est tout à fait clair que dans l’expérience, l’amour et le désir sont deux choses différentes, et qu’il faut tout de même parler clair et dire que l’on peut beaucoup aimer un être et en désirer un autre. C’est précisément dans la mesure où la femme occupe cette position particulière, et qu’elle sait très bien la valeur du désir, à savoir qu’au-delà de toutes les sublimations de l’amour, le désir a un rapport à l’être : même sous sa forme la plus limitée, la plus bornée, la plus fétichiste et, pour tout dire, la plus stupide, sous la forme même limite où, dans le fantasme, le sujet se présente comme aveuglé et où le sujet n’est littéralement plus rien qu’un support et un signe, le signe de ce reste signifiant des rapports avec l’autre - c’est néanmoins à cela qu’en fin de compte la femme attachera la valeur de preuve dernière que c’est bien à elle qu’on s’adresse. L’aimer, avec toute la tendresse et le dévouement que l’on peut imaginer, il n’en restera pas moins que si un homme désire une autre femme, elle sait que même si ce que l’homme aime c’est son soulier ou le bas de sa robe ou la peinture qu'elle a sur le visage, c'est néanmoins de ce côté là que l'hommage à l'être se produit." (S.VI, 17/06/1959)
Désir, Etre
Le DESIR est toujours quelque hommage rendu à l'être, fût-ce sous les formes les plus bornées ou fétichisées, en quoi il se distingue de l'amour qui n'embrasse qu'une image idéalisée et inconsistante - une femme sait qu'elle occupe ou non cette position d'objet de désir.
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